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Jarre à Culturebox : ''Ça a été un voyage initiatique''

Extrait de l'interview de Jean Michel Jarre par Laure Narlian pour Culturebox (France Télévisions), publiée le 13/10/2015 à 18H29. Petite erreur dans le texte de la journaliste il ne s'agit pas du Starlight mais du Fairlight.

Culturebox: Comment est né ce projet collaboratif Electronica, quelle étincelle l'a déclenché ?

Jean-Michel Jarre: Cela part d'un constat : sur la scène des musiques électroniques on travaille comme dans l'atelier d'un peintre ou le bureau d'un écrivain. On peut se rencontrer sur scène mais on a peu l'occasion de se rencontrer au départ d'un projet. J'avais envie d'aller à la rencontre de gens qui ont été ou sont des inspirations pour moi depuis mes débuts, sur quatre décennies. Avec des gens comme Tangerine Dream, qui ont commencé au même moment que moi jusqu'à de jeunes artistes comme Gesaffelstein et Boys Noize, ou Air qui sont un petit peu entre les deux. Plutôt que de faire des "featuring", où l'on s'envoie des fichiers sur internet sans jamais se voir, il s'agissait d'aller rencontrer directement les gens et de leur proposer de mélanger nos ADN.

Vous êtes vous déplacé dans les studios des autres ou bien ce sont eux qui sont venus à vous?

Je me suis systématiquement rendu chez eux. Pour rencontrer Tangerine Dream je suis allé jusqu'à Vienne, puis j'ai pris une voiture pour aller à 150 km de là travailler avec eux. A chaque fois, je suis arrivé avec une maquette pour avoir une base de travail. Une maquette composée en fonction du fantasme que j'avais d'eux et de leur univers sonore tout en laissant suffisamment d'espace pour qu'ils puissent s'exprimer. Nous avons travaillé ensemble la plupart du temps en studio puis ensuite chacun de notre côté. Ils m'ont tous laissé le final-cut et j'ai réalisé le mixage et la structure définitive.

Qu'est qui vous a le plus touché ?

C'est la générosité avec laquelle les gens ont accueilli ce projet et m'ont fait confiance. Je n'ai essuyé aucun refus. Aujourd'hui, la musique électronique n'a plus de frontières et ce projet le prouve. Mais on travaille tous de manière assez solitaire, on a tous nos secrets de fabrication, nos tics, nos tocs. Ces musicien ont tous accepté de se mettre en état de vulnérabilité en partageant leurs secrets, leurs méthodes, comme le feraient des cuisiniers, et ça ca m'a touché. Cette générosité de dire "allez, viens dans ma chambre, on va partager nos jouets". Lire la suite

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