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Excellente critique d'Equinoxe Infinity dans Prog Magazine

Voici la première critique, extrêmement positive, d'Equinoxe Infinity (qui sort le 16 novembre 2018), publiée dans Prog Magazine:

Equinoxe Infinity: Le pionnier des synthétiseurs fait des vagues avec la suite inspirée d'un de ses "classiques"

En 1978, après 30 ans de carrière, Jean-Michel Jarre sort son quatrième album. Deux ans après la révolution technologique avec Oxygène, Equinoxe connaît un succès mondial avec 10 millions de disques vendus. Ses mélodies ont gravé pour toujours une empreinte rétinienne dans l'inconscient collectif.
C'est ce qu'explique Michel Granger, l'illustrateur star à l'origine du concept et qi a revisité le style Equinoxe et qui travaille toujours dessus depuis plus de 40 ans.
Equinoxe Infinity n'est pas tellement une suite mais davantage une méditation sur ce que les "watchers"  sans visage de Michel Granger observeraient à l'horizon. A la demande de Jean-Michel, il y a deux couvertures d’albums différents, l'une représentant des watchers pétrifiés dans un paysage immaculé et l'autre dans un univers futuriste. Celui qui commande l'album aura la surprise de recevoir l'une ou l'autre pochette.
"Dualité" est le mot juste pour définir tous les aspects d'Equinoxe Infinity, à la fois dans le sens artistique et dans la musique elle-même.
Dix mouvements s'enchaînent en mélangeant le style aérien traditionnel, sa marque de fabrique, avec l'EDM. Les bases de la musique concrète que sont les bouillonnements, les gargouillis de liquide sont le socle de cet album, comme c'était déjà le cas en 1978. Le premier mouvement "The Watchers" emmènera instantanément les fans des débuts dans des territoires familiers, avec des sons de lourds objets s'écrasant dans l'eau: une pluie de météorites frappant l'océan ou l'irruption de baleines géantes, c'est selon votre propre scénario. Dans le mouvement "Robots don't cry", la musique analogique et digitale se dispute la suprématie en revisitant la séquence de basse de la partie IV d'Oxygène, alors que le solo de Mellotron produit une musique avec des effets futuristes tournoyants. Les écouteurs sont à privilégier. Au fil des mouvements, on découvre une tonalité de plus en plus sombre.
Une angoissante sonnerie de cloche domine le quatrième mouvement. "All that you can leave behind" sonne peut-être le glas de l'humanité au moment où nous entrons dans l'ère de l'automation. Les voix sont manipulées pour devenir plus synthétiques et pendant le magnifique mouvement "Machines are learning", les voix articulées commençant à mimer un discours humain. Est-ce un aperçu terrifiant de notre futur ou une évolution excitante de notre espèce ? Ces 2 possibilités sont laissées à l'appréciation de l'auditeur.
"Infinity" et "The Opening" sont des morceaux d'un style Jarre classique avec une pointe de techno. Dans les mains d'un artisan de moindre compétence, cela sonnerait faux, comme des pastiches d'hymnes europop, mais en l'espèce il s'agit de fusions de mille-feuilles mélangeant le passé et le présent.
A part le dernier mouvement, qui aurait pu sortir du cerveau d'Alex Patterson de The Orb, Equinoxe Infinity est un pur succès. Pas de redite, il se distingue de l'album d'origine, à la manière d'une figure de Janus, regard tourné vers le passé et l'avenir. Que vous n'achetiez qu'un seul album où tentiez votre chance en en commandant deux. Ça vaut la peine!

Article de Chris McGarel (octobre 2018) - traduit de l'anglais par Véronique Hardouin

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